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vendredi 18 mai 2012


Tenter des écoles

Alihousseni K.
Starbucks Coffee le 9 janvier 2012 19h


En Terminale, il fallait choisir ce qu'on voulait faire l'année prochaine. J'ai vraiment hésité à aller en Classe Préparatoire parce que, pour moi c'était l'élite. Moi, j'avais de bonnes notes, 12, 13 mais je pensais que c'était pas assez pour aller en Prépa. C'était pas un truc pour quelqu'un comme moi, qui a un prénom à consonance immigré...qui est Noir en plus. C'est un peu cliché mais voilà, genre...nous on constate, on pense ça.

Un jour, y'a un prof qu'est venu dans mon lycée pour présenter la classe prépa à Feyder.
C'est une classe prépa qui a été créée dans un lycée zone éducation prioritaire, en ZEP, pour les élèves qui ne pensent pas être faits pour la classe prépa.
En une journée, il a démonté tout ce que je pensais de la Prépa. Il a donné un exemple d'élèves de parents ouvriers, comme moi, - dans ma famille, je suis le seul à avoir le Bac, le seul à avoir fait des études-, des élèves qui avaient 12, 13 en maths. Moi je pensais qu'il fallait avoir 15, 16, avoir mention Très Bien au Bac, être le meilleur. Il a dit "avec un 12 ou un 11 en maths, bienvenue en classe prépa. Avec du travail vous réussirez." Et en fait, il avait pas tort.
Avec le lycée Feyder on pouvait aller en école d'Ingé sans vraiment passer par les concours. Y'avait le choix au bout de 2 années: soit passer les concours soit rentrer sur dossier en école d'ingénieur. C'est ça aussi les concours, pour les gens comme nous. C'est trop strict..c'est voilà, pour l'élite quoi. On connait que le concours Polytec, les autres, on connait pas trop. On s'est dit: "On n'a aucunes chances!" Mais pouvoir entrer sur dossier... Donc en fait, j'ai décidé d'aller en classe préparatoire et j'ai assez bien réussi.
Tu te sens à ta place?
Maintenant oui. Je pense vraiment que la classe prépa, tout le monde peut le faire. C'est pas parce que tu viens des quartiers où le nom fait un peu peur, pas parce que tu viens du 9-3 que tu peux pas le faire.
La prépa, si tu travailles t'as une logique instructive. Ca te donne des bases. Travail, motivation...y'a un but. Mon but, c'est l'école d'Ingé. Le fait que tu peux réussir, c'est ça qui motive.
 SL.

Être en Diplôme d’État, suivre une licence Assistante Sociale et avoir un Bac St2S

Aurore L.,
Licence Professionnelle Intervention Sociale Assistance Sociale , travail social et conduite de projets IUT Bobigny

Après avoir suivi une filière ST2S, je me suis inscrite à plusieurs concours d’entrée en formation d’assistante sociale (IUT Bobigny, IUT Descartes, IRTS Parmentier et l’ETSUP).
Lors de mon arrivée en ST2S, je voulais postuler dans les centres de formation d’infirmière. Néanmoins j’ai effectué différentes recherches sur les formations possibles post bac. Je me suis aperçue que c’était le social qui m’intéressait davantage, notamment les différents accompagnements que les AS pouvaient être amenées à mettre en place dans diverses institutions.
J’ai choisi l’IUT Bobigny parce qu’il y avait un double cursus (DUT+ DE+ Licence Professionnelle Intervention Sociale Assistance sociale, travail social et conduite de projet).
Je trouvais intéressant de pouvoir changer d’orientation. Le métier d’Assistante Sociale pouvait ne pas me plaire donc le fait d’avoir la possibilité de se réorienter était primordiale.

SL.

Mettre en valeur ses acquis professionnels lors de l'entretien

Rusty D.
IUT Bobigny, le 3 février 2012
Je me suis orienté en Sciences de l’Éducation à la Fac de Villetaneuse. Ca m'a pas forcément intéressé, c'était trop généraliste, trop théorique par rapport à mon BTS où il y avait des cours professionnels. Pareil, à la Fac, j'avais que deux jours de cours dans la semaine, essentiellement du travail par mail, j'étais pas forcément habitué à ce type de fonctionnement. J'ai vite décroché. Donc j'ai préféré arrêter pour faire une Licence Professionnelle Intervention Sociale Animation et Coordination de projets sociaux et culturels.
J'ai choisi ce diplôme car depuis mes 17 ans, je travaille dans l'animation grâce au BAFA. J'ai travaillé dans un centre social, dans les mairies : animateur maternelles, primaire. Et ça, je l'ai toujours fait en parallèle de mes études. Et puis, cette Licence, on me l'a conseillé. En regardant les plaquettes sur internet, ça m'a vachement intéressé, donc j'ai entrepris les démarches.
Pour entrer dans cette Licence Pro, il y a un entretien. Moi, je suis passé avec la responsable de la formation. Je lui ai parlé de mon travail, ce que je faisais en parallèle de l'école. Je l'ai vraiment mis en valeur parce que j'avais pas de diplôme en rapport avec la Licence Pro. Je me sentais vraiment dans le cœur de la formation, j'étais entre guillemets « dans mon domaine ».
SL.

Se Réorienter

Rusty D.
IUT Bobigny, en Licence Professionnelle Intervention Sociale Animation et Coordination de projets sociaux et culturels
le 3 février 2012
Le problème, c'est que j'ai jamais su quel métier je voulais faire. Après le Bac, normalement on s'oriente dans une branche pour un travail futur. Et comme je savais pas quel métier je voulais faire, pour moi, les orientations elles étaient compliquées. Les formations que j'ai faites, c'était plus pour le contenu de la formation mais pas forcément pour un métier futur. Après le Bac, j'ai fait un BTS Management des Unités Commerciales. Je l'ai eu , c'est bien mais, après réflexion, c'est pas la formation que j'aurai du faire en fait. J'ai pas été bien conseillé, j'ai pas été bien aidé. C'est pas un choix par défaut mais si c'était à refaire je le referai pas.
Faire une formation qui, au final nous plait pas, c'est pas forcément un échec. Toute formation est bonne à prendre, et peut nous faire rebondir sur d'autres. Si j'ai un conseil à donner, c'est de choisir des formations où on peut avoir un talent, architecture... Au bac, on y pense pas. On pense à la Faculté, mais y'a des formations à côté qui peuvent être bien et mieux qu'un cursus général.
Ce qu'il ne faut pas faire, c'est attendre la dernière échéance pour rendre un dossier. S'orienter, se réorienter, c'est vraiment faire des recherches en amont, prendre le temps de choisir, de décider, peser le pour et le contre. Essayer d'en parler autour de soi, de sonder certains anciens élèves qui sont passés par telle ou telle formation, de voir aussi ses intérêts personnels, ce qu'on préférerait faire ou pas. Le temps est vraiment essentiel. Je me suis toujours pris à la dernière minute, j'ai pas eu le temps de tout exploiter. Par exemple cette Licence, si je l'avais connu un an plus tôt, je serai pas allé en Sciences de l'Education après le BTS, j'aurai directement opté pour celle-ci. Comme je la connaissais pas, j'ai pas fait l'effort de recherche, j'ai loupé une année, on va dire, mais rien n'est perdu en tout cas.
SL.

Arrêter les études

Alihousseni K.
Starbucks Coffee le 9 janvier 2012 19h

Le problème si la personne s'arrête après le Bac, elle perd la possibilité de faire quelque chose qu'elle aime, s'épanouir dans un métier qu'elle aime. La personne peut monter dans les études pour voir la palette de métier qui s'offre à elle et qui l'intéresse, et là se dire « bon, ok , d'accord, maintenant, je m'arrête ».
J'ai d'anciens amis du lycée qui ont arrêté après le Bac. Maintenant, ils travaillent dans des fast-food, ou dans des boulots de manutentionnaires. Si demain ils voient une annonce de serveur, bah ils iront. Ils sont un peu frustrés, dégoutés d'être là où ils en sont aujourd'hui. Moi je fais des études pour faire ce que je veux.
Et puis quand tu arrêtes pour entrer dans le monde du travail, alors que tous les gens que tu connais sont encore à l'école, y'a un certain décalage. A l 'école, on se cultive, on rencontre d'autres gens qui sont là pour la même chose. Toi, tu arrêtes, tu gagnes un salaire, les autres continuent. Y'a plus de partage.

SL.